mardi 29 avril 2014

Rue Du Guesclin, état des lieux

Le temps passe... 

Voilà plus d'un an que je suis à Montpellier. Je ne peux pas vraiment dire que je connais la ville à fond.
On connait une ville quand on y travaille, quand on a des souvenirs dans des endroits symboliques de son histoire personnelle, quand on peut passer dans une rue, lever le nez en l'air et se dire "Tiens, j'avais un ami qui vivait là avant."
On connait une ville par les pieds, pour l'avoir arpentée dans tous les sens, parce qu'on a raté le dernier bus ou tram, parce que, finalement, ce n'est pas si loin de passer de quartier en quartier, on connait une ville quand on y a usé ses semelles.
Je suis loin d'en être là. J'ai des repères, j'ai des habitudes, j'ai des lieux fonctionnels dans ma tête, mais pas encore toute la carte, toutes les connexions des lignes de tram...

Ce que je vois de ma ville, c'est qu'elle n'en finit pas de s'étendre, de changer. (Et comment m'y retrouver si elle est à ce point mouvante ?) Selon la route par laquelle on entre dans Montpellier, on voit de nombreuses grues et des panneaux de promoteurs immobiliers proposant des logements flambant neufs à des prix exorbitants pour "riches" cherchant le soleil.

Ce que je vois de ma ville, c'est ce que j'en vois depuis mon salon, c'est le trou béant de la rue Du Guesclin (non, je ne suis pas en train de donner mon adresse sur internet !) 
Quand j'ai emménagé, plus ou moins en face de chez moi, il y avait deux immeubles, l'un complètement abandonné et muré, le second occupé par un groupe d'immigrés vivant en cohabitation sereine avec le reste du quartier. De ma fenêtre, je voyais un coin de l'immeuble clos, ses graffiti et les arbres aux feuilles persistantes qui poussaient sur ce terrain.

Un jour, on a commencé à voir traîner sur ce terrain des agents de sécurité, des personnes ayant un uniforme... Les immigrés ont disparu, relogés ailleurs nous a-t-on assuré. Et ce terrain vague, avec ses deux bâtiments délabrés et ses arbres et autres buissons, avec ses déchets jetés par-dessus les grillages a été occupé par des machines, venant casser, ramasser, tronçonner, déraciner, aplanir, pour faire place nette à un projet immobilier luxueux dont on peut voir des planches dans les journaux de la ville.

Alors, bien sûr, je me suis questionnée quand j'ai vu que les immigrés étaient déplacés, mais l'immeuble était tellement insalubre et les conditions de vie à la limite de la décence... Et je dois l'avouer, j'ai rouspété plus fort quand les machines sont venues tout mettre à terre à 7h30 le matin (j'en ai profité pour vérifier les arrêtés sur les nuisances sonores). La destruction progressive des immeubles a permis de découvrir de nouveaux graff, cachés à l'intérieur de l'immeuble. Je me demandais "Vont-ils garder les arbres ?". Non, ça ne fait pas partie du projet. S'il en faut, d'autres seront replantés.

Depuis, j'ai vu le nouveau projet immobilier : des parkings, des commerces, une crèche, des logements sociaux, et d'autres beaucoup plus luxueux. Bien sûr, le neuf en centre-ville, ça n'existe presque pas. Le prix du m2 (plus de 5 000€) est exorbitant pour des logements (presque tous déjà vendus semble-t-il) collés à la voie ferrée et à celle du tram. Et pour vivre depuis un an près de la voie ferrée, je suis presque certaine de ne jamais vouloir acheter un logement où le sol tremble à chaque passage d'un convoi de fret. Mais ce qui m'interroge vraiment, c'est la cohérence par rapport aux immeubles voisins. Des immeubles, qui jusque là, avaient accès à la lumière du soleil et pas énormément de vis-à-vis. Apparemment, des riverains avaient posé un recours pour des questions de hauteur des bâtiments, leur alignement, etc. Ils n'ont pas du être entendus puisque les travaux ont débuté.

Je ne veux pas jouer à la personne qui refuse tout changement, je ne suis pas de ceux qui crient au scandale devant toute innovation architecturale. Mais je sais que je ne voudrais pas d'un tel ensemble architectural devant ma fenêtre. Et qu'étant locataire, j'ai le choix de partir pour retrouver une plus jolie vue.




Pour en savoir plus :
Pragma : le promoteur immobilier
Montpellier Votre Ville : le magazine de la ville, page 5

dimanche 27 avril 2014

Moi courir ? Jamais !

Et pourtant ! 
"Fontaine je ne boirai pas de ton eau... "

J'ai fait partie de ces clichés des bons élèves dans toutes les matières, sauf le sport. Et j'en concluais donc que c'est cette matière qui n'était pas intéressante, ou du moins, pas importante. Pas grave de ramener des mauvaises notes en athlétisme ou volley-ball du moment que je restais la première en français. Au lycée, une entorse au genou, l'opération liée à ça m'a permis de limiter ma participation au cours, et j'ai été ravie de me débarrasser de toute activité vaguement physique en obtenant le bac. Si on ajoute à une espèce d'aversion naturelle 10 (hum hum) kilos en trop, 10 ans de tabagisme, et plein d'autres bonnes excuses (pas le temps, le travail avant tout, je fais d'autres choses...), ça vous laisse une idée de mon niveau sportif et de mon admiration pour Winston Churchill et son fameux "No sport" quand on lui demandait le secret de sa longévité. 

Pendant 4 ans, j'ai participé à un atelier d'Arts Martiaux Historiques Européens. J'ai adoré ça, grâce au côté ludique, et bande de copains qu'il y avait. Les échauffements étaient vraiment sportifs (en tout cas en début d'année), et j'aimais bien l'idée de se taper avec des fausses épées, comme si on redevenait des enfants jouant à être des chevaliers, mais tout ça dans une démarche historique et culturelle, bien entendu. 

Ensuite, il y a eu la rencontre avec le viril-mais-doux. Qui vivait juste à côté d'une forêt. Où on pouvait courir. Mais je l'avais prévenu "Moi courir ? Hahahahaha ! Tu peux toujours essayer mais je préfère les gâteaux et les gauloises bleues." Et ben j'y suis allée quand même. En traînant les pieds. En disant que la prochaine fois je ne viendrais pas. En affirmant que 10 minutes, c'était largement suffisant pour moi. Et ça n'a pas vraiment pris.

Et puis, il y a eu le premier arrêt de tabac. Là, je voulais bien retenter de trottiner. Mais oups, rechute. Mais re-arrêt. Le vrai truc à dépasser pour moi, ça a été le regard des gens : comment arriver à courir au centre-ville de Montpellier sans faire attention au regard des passants ? Dur. Mais, en allant courir plusieurs fois avec mon viril-mais-doux, j'ai bien du me rendre compte que les passants ont bien d'autres choses à faire que de me regarder et de me juger. Et donc, depuis une mauvaise nuit où j'avais besoin d'une fatigue physique, je cours régulièrement.

Oui, je cours lentement alors que je vais plus vite en marchant. Oui, je cours malgré des kilos en trop, mais à chaque fois mon souffle s'améliore. Oui, je cours, de la musique dans les oreilles, et avec une application qui m'indique durée, distance et rythme de course, et les petits progrès qui à chaque fois sont des petites victoires ! J'ai encore du mal à assumer, à me motiver, mais la fierté d'être arrivée à enfiler des baskets et courir une demi-heure est tellement agréable qu'à chaque fois ça vaut le coup ! Mon but n'est pas forcément de perdre du poids et encore moins de faire un marathon, mais d'être en meilleure forme. Et aussi (ou surtout) de changer d'état d'esprit, se dire que, "ah, tiens, je peux le faire, je n'aurai jamais cru". ça fait un peu slogan publicitaire, mais c'est pas mal finalement ce "Yes we can !"


Parce que c'est dans mes oreilles quand je cours :




lundi 14 avril 2014

7 bonheurs par semaine X 2

Mais comme le temps passe vite ! Les semaines sont bien chargées et j'ai accordé des priorités à tant d'autres choses, mais ça ne m'a pas empêché de trouver un rayon de soleil par jour.

Et le premier plaisir de la liste, c'était encore en mars !

Lundi, rentrer chez soi plus tôt que prévu, éteindre la radio pour ne plus entendre, et cuisiner un peu.
Mardi, prolonger le plaisir du poulet du dimanche en recyclant les restes en hachis parmentier.
Mercredi, passer une soirée en amoureux, laisser le quotidien déborder dans l'évier pour se consacrer à sa moitié.
Jeudi, temps gris, journée longue, égayée par des pauses chocolat !
Vendredi, c'est série, c'est Nucky, fin de la saison 4 de Boardwalk Empire (pas le meilleur cru, mais pas mauvais pour autant).
Samedi, ranger son manteau au plus profond du placard malgré "le fil d'avril".
Dimanche, le marché, des fleurs, la température qui grimpe...

Et hop ! On enchaîne !
Lundi régressif, regarder Harry Potter.
Mardi, parler de l'Inde et laisser jaillir des souvenirs colorés.
Mercredi, retour de mon chéri, on se blottit dans le canapé pour regarder Games of Thrones.
Jeudi, pique-niquer dans un parc, les pieds dans l'herbe.
Vendredi, dernier jour en bord d'étang, respirer un grand bol d'iode pour garder une bonne inspiration.
Samedi, trottiner, toujours un peu plus loin et découvrir l'étendue des rives du Lez.
Dimanche, premiers coups de soleil sur un vide-grenier.



Le port de Mèze ouvert sur l'étang de Thau

Un tube de l'année dernière, mais que j'écoute en boucle seulement maintenant :